LA TRAGÉDIE DE THINES
Edition : 01-07-1993
Pages : 166
Format : 14,5 x 20,5
ISBN : 2-9507731-0-9
Disponibilité : épuisée
Résumé de l’ouvrage
Le 18 juillet 1943, huit jeunes hommes arrivent dans le hameau de « Tastevin » sur la commune de Thines. Ils s’installent dans une maison louée sous le couvert d’un séjour vacancier. Qui sont-ils ? Que viennent-ils faire ? Les habitants de cette vallée reculée de l’Ardèche cévenole s’interrogent. Au fil des jours les jeunes gens entrent en relations avec leurs plus proches voisins. Une petite fête est même organisée, un dimanche, qui réunira toute la jeunesse de Thines. On dansera. Rien ne transpirera pourtant des véritables raisons de la présence du groupe dans le hameau. En vérité, ces étrangers au pays sont des résistants FTP expédiés ici, depuis le camp de la « Fournache » (Drôme) via Marseille, pour soutenir un parachutage d’armes destiné à un réseau de renseignements de l’OSS (future CIA) mis en place par un certain Frédéric Brown. Le 31 juillet, les nouveaux locataires reçoivent la visite d’un personnage sympathique qui leur dit être recherché par les Allemands et vouloir quitter la € pour l’Algérie. Les maquisards, imprudents, le laisse repartir. Le 4 août, dans le petit matin, une unité allemande fait le siège puis attaque la maison où se sont retranchés les huit garçons…
Ce qu’en dit la presse
Ce qu’en a dit la Presse
Lorsque Sylvain Villard — pseudonyme du colonel Rigaud sous l’uniforme — écrit La tragédie de Thines en 1993, il reprend les pages de ses prédécesseurs, les complète, affine les témoignages des acteurs encore vivants et réinscrit l’épisode du massacre dans son contexte humain reprenant en partie le témoignage de Comte pour mieux fixer les lieux, et les chemins. Si son intention est de donner une meilleure compréhension aux faits, corrigeant çà ou là une imprécision de Ducros, il vient en fait rappeler les éléments du drame, insistant à nouveau sur les rôles tragiques des acteurs, mais d’une manière moderne, en donnant au contour des comportements un aspect plus lisse. Le terme de patriote utilisé par Demontès, propre à l’héroïsation, abandonné par Ducros, n’a pas réapparu chez Villard : son propos se veut efficace, technique, opératoire, et il n’a pas besoin de reprendre des éléments dont on sait qu’ils sont d’ores et déjà acquis par la mémoire collective. Il conserve toutefois, traduits en d’autres termes, les éléments dramatiques où perdure l’interrogation quant au traître. Le milicien Jalabert identifié, il reste encore à s’interroger sur ceux ou celui qui a conduit la colonne allemande jusqu’au Tastevin, sans que personne des villages traversés n’entende le bruit du passage ; un nouvel élément introduit par Villard est le grondement du tonnerre et de l’orage pouvant couvrir le bruit d’une colonne militaire montant sur la route, mais il s’agit là d’une nouvelle coloration du décor : en contrepoint de la position de Ducros, Villard laisse planer le doute quant à une possible trahison.
Bernard Salques (Ethnologies comparées).